Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
/ / /

545px-Blason_pays_fr_Bugey.png

               Blason de l'ancien pays de Bugey (Bresse) : de gueules au lion d'hermine

 

« Bugia est la compagne de Bel, petit-fils de Noé. À l'occasion de leur départ à travers le monde, Japhet, le père de Bel, donne à Bugia un petit sachet en lui indiquant qu'elle doit l'ouvrir seulement quand ils auront trouvés le pays de leurs rêves. Après une longue route, Bugia et Bel arrivent dans un endroit plaisant qui séduit Bugia. Bel décide de nommer l'endroit du nom de sa bien-aimée ; alors, Bugia vide sur le sol le contenu du sachet et le lendemain matin, le Bugey s’éveille couvert de vignobles, de fleurs et d’arbres formant ainsi une nature luxuriante. »


  — André Chagny, Les origines du Bugey : histoire et légende

 

Le Bugey est une région historique située principalement dans l'Ain, entre Lyon et Genève. Il fait partie des quatre principales régions naturelles du département de l'Ain avec la Bresse, la Dombes et le Pays de Gex. Il est subdivisé en deux sous-régions : le Haut-Bugey et le Bas-Bugey.

Ses habitants sont les Bugistes ou les Bugeysiens

 

 

 LeHaut-Bugey, ou « Bugey Noir », est la partie nord de la région du Bugey. Il forme approximativement un triangle entre les villes d'Oyonnax au nord, Poncin à l'ouest et Bellegarde-sur-Valserine à l'est. Il correspond à peu près à l'arrondissement de Nantua.

  Le Bas-Bugey ou « Bugey blanc », est la partie sud de la région du Bugey. Le Bas-Bugey se trouve au sud de la droite imaginaire Poncin-Bellegarde-sur-Valserine. Il correspond à peu près à l'arrondissement de Belley.

   Le Petit-Bugey fait partie du Bugey historique, le « pagus Bellicensis » qui dépendait de l'évêché de Belley et, dès le XIe siècle, de la Maison de Savoie. Il est situé au sud-ouest de la Savoie. Les limites du Petit Bugey étaient formées par le Rhône, le canal de Savière, la Crête du mont du Chat et de la chaîne de l'Épine et le cours du Guiers. Le Petit-Bugey comprenait donc aussi une partie du canton de Ruffieux.
Par le traité de Lyon en 1601, le duc de Savoie avait perdu la majeure partie du Bugey, sauf cette partie situé sur la rive gauche du Rhône et qui est restée savoyarde. Malgré cette scission, le Petit-Bugey a continué à faire partie du diocèse de Belley jusqu'en 1804, date de sa réunion au diocèse de Chambéry par le Concordat. Ces principales villes sont Saint-Genix sur Guiers, Pont-de-Beauvoisin, Yenne, les Échelles et Novalaise: il fait partie du territoire baptisé en 1985 « Avant-pays savoyard ».

 

Le Bugey fait partie du département de l'Ain. Sa division correspond peu ou prou à un des types de division administrative du département, l'arrondissement. En effet, le territoire du Haut-Bugey s'apparente fortement à celui de l'arrondissement de Nantua ; le territoire du Bas-Bugey à celui de l'arrondissement de Belley.

 

D'un point de vue géomorphologique, le Bugey est composé d'un relief montagneux, partiellement karstifié, qui est la prolongation méridionale du Jura. La datation des roches calcaires du Bugey se situe entre le jurassique pour les anticlinaux et le crétacé pour les synclinaux. Les plissements sont bien visibles selon les affleurements et les falaises. Certains sont assez remarquables lorsque l'on remonte la vallée de l'Albarine, au niveau de Saint-Rambert-en-Bugey.

Ce massif continue au-delà du Rhône, en Savoie, et constitue le « Petit Bugey » qui est désormais connu comme Avant-Pays savoyard.


Le point culminant du Bugey est le Grand Colombier 1 538 mètres. C'est aussi l'un des plus hauts sommets du massif du Jura.

 

800px-France_Grand_Columbier.jpg


 

Premières traces d'occupation


Les premières traces d'homo sapiens dans la région du Bugey remontent à l'Âge de la pierre où des gisements ont été retrouvés dans des grottes à proximité d'Ambérieu-en-Bugey. Les glaciers alpins qui couvraient alors la région se retirent durant le Paléolithique permettant à homo sapiens de s’implanter dans les différentes grottes de la région comme celles des Hotteaux à Rossillon. Quelques tombeaux, sous forme de murgers, datant des Âges du bronze et du fer sont également découverts. Les hypothèses attribuent leur confection à des peuplades venues d'Asie.

Durant l'époque gauloise, les territoires du Bugey sont partagés entre différents peuples : les Séquanes dans le Haut-Bugey, les Ambarres sur une partie ouest, les Allobroges dans le Bas-Bugey et les Helvètes.

En 58 av. J.-C. le Bugey est occupé par l'Empire romain. Durant la présence romaine, le Bugey bénéficie de sa situation géographique privilégiée ; en effet, la région se trouve à proximité de la péninsule italienne d'une part, et de Lugdunum, alors capitale des Gaules, d'autre part. Des marques de ce développement sont encore visibles dans le Bugey : par exemple, la voie romaine à Belley, ou encore l'aqueduc romain de Vieu. Dans le Haut-Bugey, le temple romain d'Izernore témoigne de la présence romaine. Vers l'An 450, les invasions barbares mettent fin à l'Empire romain. Le peuple burgonde envahit pacifiquement le Bugey et en prend possession. Le territoire appartient ainsi au Royaume de Bourgogne entre le Ve et Xe siècles.


 

Durant l'époque gauloise, les territoires du Bugey sont partagés entre différents peuples : les Séquanes dans le Haut-Bugey, les Ambarres sur une partie ouest et les Allobroges dans le Bas-Bugey.

L’ethnonyme « Ambarres » signifie « ceux qui habitent des deux côtés de l’Arar », (nom de la Saône, à l’époque antique) et se retrouve dans le noms de plusieurs villages du Bugey : Ambérieu-en-Bugey, , Ambutrix ou Ambronay.

les Séquanes contrôlaient un territoire correspondant à la majeure partie de la Franche-Comté, entre la Saône, la Bresse, le Jura, les Vosges et le Sundgau. Leur capitale était Vesontio (Besançon).

Le territoire des Allobroges s'étendait sur la plus grande partie des pays qui seront nommés plus tard la Sapaudia, correspondant en grande partie aux actuels départements de la Savoie, de la Haute-Savoie et de l'Isère. Ce mélange de diverses tribus adoptèrent Vienne comme capitale et se fédérèrent.

La date de 58 av. J.-C. marque l'occupation du Bugey par l'Empire romain.

En 58 av. J.-C, les Helvètes du roi Orgétorix, après avoir brûlé leurs terres, entreprennent de traverser la Gaule pour aller s’installer en Saintonge, chez les Santons, .

Traversant le Bugey par les cluses, avec l'autorisation des séquanes, ils fournissent à César le prétexte d'entrer en Gaule avec son armée, appelé à l'aide par les Ambarres. C'est le commencement de la Guerre des Gaules.

Le Temple gallo-romain d'Izernore.

Dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules, Jules César mentionne l’épisode:

« En même temps les Ambarres, peuple ami des Héduens et de même souche, font savoir à César que leurs campagnes ont été ravagées, et qu’ils ont de la peine à défendre leurs villes des agressions de l’ennemi.

[…] Et à supposer qu’il consentît à oublier l’ancien affront [des Helvètes], leurs nouvelles insultes, tentative pour passer de force à travers la province dont on leur refusait l’accès, violences contre les Héduens, les Ambarres, les Allobroges, pouvait-il les oublier ?  »

— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre I, 11 & 14.

Article connexe : Guerre des Gaules.

Durant la présence romaine, le Bugey bénéficie de sa situation géographique privilégiée ; en effet, la région se trouve à proximité de la péninsule italienne d'une part, et de Lugdunum, alors capitale des Gaules, d'autre part. Des marques de ce développement sont encore visibles dans le Bugey : par exemple, la voie romaine à Belley, ou encore l'aqueduc romain de Vieu. Dans le Haut-Bugey, le temple romain d'Izernore témoigne de la présence romaine.

 

 

Étymologie 

Les premières mentions du pays du Bugey apparaissent dans des chartes sous le nom de pagus Bellicensis dont l'adjectif est issu de Bellicium, le nom d'époque de la commune de Belley car le Bugey dépend alors de l'évêché de Belley.

 

Vers 1195, et par le jeu des vocalisations transformant la racine Bel- en Beu- et l'adoucissement du c en z, pagus Bellicensis devient Terra de Beuzeis. Les mentions de Beugesium apparaissent en 1294 et Byougesium en 1303. Viennent ensuite les mentions Beugeys en 1372 ; Terra Beugesii au XVe siècle ; Beugeuis en 1563 ; Beugey en 1613 ; Pays de Beugeys en 1613 et Bugey en 1722.


 

Montée du christianisme et rivalités féodales

La christianisation progresse et le diocèse de Belley est créé au début du VIe siècle. De grandes abbayes bénédictines telles celles de Nantua, Saint-Rambert, Ambronay ou Saint-Benoît s'établissent dans les vallées. En 843, le Traité de Verdun attribue le Bugey au royaume de Lothaire, l'un des trois fils de Louis le Pieux.

En 1077, le comte Amédée II de Savoie reçoit de l'empereur Henri IV du Saint-Empire la confirmation de ses droits sur la seigneurie du Bugey.

La maison de Savoie conforte alors sa domination sur la région : en 1272, elle reçoit la Bresse en dot puis le Revermont cédé par le duc de Bourgogne. Cet expansionnisme se heurte à la politique du Dauphiné qui convoite les mêmes régions. Une guerre d'un demi-siècle oppose les deux camps. De nombreux châteaux forts hérissent la contrée : Château des Allymes, de Saint-Denis, Château-Gaillard. Également ignoré jusqu’à la fin du Moyen Âge du Royaume de France et du Saint-Empire romain germanique, le Bugey est livré aux querelles, à la guerre et à la violence. Les Traités de Paris (1354-1355) mettent fin à la guerre, laissant à la Savoie tous les territoires dauphinois de la rive droite du Rhône ainsi que le Pays de Gex.

Le Bugey, au commencement du XVIe siècle, est un petit pays protégé par son isolement, qui garde une certaine indépendance. La maison de Savoie est au faîte de sa puissance. Le Bugey reste pourtant divisé. Au temps de César, il était partagé entre plusieurs tribus gauloises; il l’est, quatorze siècles plus tard, entre trois maisons féodales.

Marguerite d'Autriche reçoit les Pays de l'Ain en héritage. Après sa mort, François Ier, neveu des ducs savoyards, revendique et conquiert la Savoie en 1536. Le Bugey est donc français jusqu'en 1559 où un traité restitue la Savoie et les Pays de l'Ain à son duc. Le Bugey restera savoyard jusqu'en 1601. Henri IV reconquiert le pays et détruit un grand nombre de châteaux. Le 17 janvier 1601, le traité de Lyon met fin au conflit et donne à la France et à la Bourgogne le Bugey, la Bresse et le Pays de Gex.


 

Révolution et époque moderne

Au XVIIIe siècle, les routes et la petite industrie se développent. Aux premières heures de la Révolution française, Jean Anthelme Brillat-Savarin, né à Belley dans le Bas-Bugey, est député du tiers état à l'Assemblée constituante où il représente d'ailleurs, la région de Belley. Ainsi, il participe aux débats concernant la création du département de l'Ain, le 25 janvier 1790.

Le 133e régiment d'infanterie de ligne est caserné en 1914 à Belley, fort de Pierre-Châtel, au fort des Rousses et au fort l'Ecluse proche de Bellegarde. À la mobilisation, il met sur pied son régiment de réserve, le 333e Régiment d'Infanterie

Après l'armistice du 22 juin 1940, la division entre zone occupée et zone libre place le Bugey du côté zone libre mais tout proche de la ligne de démarcation. L'armée secrète va être particulièrement active dans l'Ain ; En effet, sur les huit camps de maquisards recensés en 1943, un certain nombre se situe dans le Bugey ; en particulier, le plus ancien d'entre eux, le camp de Chougeat, dans le Haut-Bugey, ouvert en mars 1943, qui regroupe une soixantaine de maquisards sous le commandement de Charles Bletel. Lui-même, à l'instar des commandements des autres camps de la région est placé sous la direction du capitaine Henri Romans-Petit ; celui-ci va d'ailleurs conduire la première action d'envergure du maquis de l'Ain et du Haut-Jura : la prise du dépôt d'intendance des Chantiers de la jeunesse à Artemare, dans le Bas-Bugey, où le commando prend les uniformes que les maquisards utiliseront lors du défilé du vingt-cinquième anniversaire de l'Armistice de 1918. En effet, le 11 novembre 1943, 200 maquisards défilent en armes, à Oyonnax. Suite au défilé, les Allemands se rendent à Oyonnax en décembre 1943. Le maire, Paul Maréchal et son adjoint, Auguste Sonthonnax, sont fusillés un mois après, le 11 décembre 1943. Quelques semaines plus tard, la presse anglo-saxonne diffuse l'information concernant le défilé qui, dit-on, a achevé de convaincre Winston Churchill de la nécessité d'armer la Résistance française. Oyonnax fut récompensée de son enthousiasme par la Médaille de la Résistance qui figure sous son blason ; cette décoration fut également attribuée à la ville de Nantua.


 

Le Bugey dans les arts et la culture


 

Gastronomie

 

L'Ain est un haut lieu de la gastronomie. Outre le fait que le Bas-Bugey est la patrie de Jean Anthelme Brillat-Savarin (gastronome français et auteur de la Physiologie du goût, né le 2 avril 1755 à Belley), le Bugey compte nombre de spécialités gastronomiques : des fromages, des vins mais également des recettes.



Grandes tables du Bugey


De 1933 à 1937, le restaurant La mère Bourgeois à Priay, tenu par Marie Bourgeois, est le premier restaurant du département de l'Ain a obtenir les 3 étoiles du Guide Michelin.



Fromages du Bugey

  • le Chevret, également connu sous la dénomination tome de Belley ;
  • le ramequin fabriqué dans le canton de Saint-Rambert-en-Bugey ;
  • le comté, dont la zone d'appellation d'origine contrôlée concerne un grand nombre de communes du Haut mais également du Bas-Bugey ;
  • le Bleu de Gex: l'aire de fabrication de l’AOC Bleu de Gex empiète sur la région du Haut-Bugey ;
  • la Tracle, un mélange de fromage, d'alcool et d'aromate.
Vins du Bugey

Le vignoble du Bugey compte trois appellations pour cinq dénominations géographiques:

  • appellation bugey, dont :
    • dénomination cerdon ;
    • dénomination manicle ;
    • dénomination montagnieu ;
  • appellation roussette du Bugey, dont :
    • dénomination montagnieu ;
    • dénomination virieu-le-Grand ;
  • appellation seyssel (en partage avec le vignoble de Savoie).

 

Alcool

Le marc du Bugey est un alcool issu de raisins distillés vieilli au moins 3 ans (on trouve des marc de 30 ans d’âge) en récipients de bois avant d'être livré à la consommation.


Autres spécialités du Bugey

 

  • Les bugnes, qui sont une petite pâtisserie de la famille des beignets, associée à la période de Mardi gras .
  • Dans le Haut-Bugey, on peut citer la sauce Nantua dont le nom vient de la ville de Nantua ; elle accompagne principalement les quenelles.
  • Une spécialité de Saint-Genix-sur-Guiers (Petit Bugey) : le Gâteau de Saint-Genix
  • Les diots du Bugey sont des saucisses fraîches finement hachées à base de porc, réputée en Savoie et en Haute-Savoie, elles se consomment dans le Bugey arrosées de vin et cuites sur un feu de sarments de vigne.
  • La tarte à la gomme est un flan sur une pâte briochée, spécialité de Bellegarde sur Valserine.
  • La tarte à la lie de noix, galette couverte de purée de pommes de terre et de poireaux cuits dans la lie de noix, spécialité de Peyriat et des communes environnantes.

 

Partager cette page
Repost0